mercredi 4 janvier 2023

Les 4 accords toltèques


Je vous propose ici une synthèse du fameux livre "Les 4 accords toltèques", dont on ne retient généralement que les 4 accords en question, mais dont le sujet est 
en réalité bien plus global... Et pour commencer :

Qui sont les Toltèques ?


Il y a des milliers d'années, à travers tout le sud du Mexique, les Toltèques étaient connus comme des femmes et des hommes de connaissance. Les anthropologues les ont décrits comme une nation ou une race, mais en réalité c'était des scientifiques et des artistes formant une société vouée à explorer et préserver la connaissance spirituelle et les pratiques des Anciens. Maitres (naguals) et étudiants se réunissaient à Teotihuacan, l'ancienne citée des pyramides située au-delà de Mexico Ciudad, connue comme le lieu où "l'Homme devient Dieu".

La conquête européenne couplée à l'abus de pouvoir personnel de quelques apprentis, rendit nécessaire de protéger la connaissance de ceux qui n'étaient pas préparés à l'utiliser avec discernement ou qui risquaient d'en user de manière abusive, à des fins personnelles (cf. Atlantide).

Mais la connaissance ésotérique des Toltèques s'est transmise et incarnée au fil des générations à travers diverses lignées de naguals. Bien qu'elle soit restée dans le secret durant des centaines d'années, les prophéties anciennes avaient annoncé la venue d'un Age au cours duquel il serait nécessaire de redonner cette sagesse à tous. La connaissance Toltèque émerge de la même unité de vérité que les traditions ésotériques du monde entier. Bien qu'elle ne soit pas une religion, elle honore tous les maîtres spirituels qui ont enseigné sur Terre. Et bien qu'elle comprenne une dimension spirituelle, elle se décrit plus justement comme étant un mode de vie.

Le rêve de la planète

Les humains rêvent en permanence. Rêver est la fonction principale de notre esprit qui fait cela vingt-quatre heures par jour, le cerveau éveillé.

Avant notre naissance, les humains nous précédant ont créé un grand rêve extérieur que l'on appelle le rêve de la planète. Ce rêve collectif est constitué des milliards de rêves personnels de toute l'humanité. Il comprend toutes les règles de la société : ses croyances, ses religions, ses différentes cultures et modes de vie, ses gouvernements, ses écoles, ses évènements sociaux.

Nous naissons avec la capacité d'apprendre comment rêver, et les humains qui nous précèdent nous apprennent à le faire de la façon dont rêve la société.

Le rêve de la planète a tellement de règles que lorsqu'un nouvel humain naît, on capte son attention (la capacité d'être sélectif et de se concentrer exclusivement sur ce que l'on veut percevoir) et on introduit ces règles dans son esprit, grâce en premier lieu à la famille et à l'école.

En nous servant de notre attention nous avons assimilé toute une réalité, tout un rêve. Nous avons appris à comment nous comporter en société : que croire et ne pas croire, ce qui est bon ou mauvais, beau ou laid, juste ou faux.

Toutes ces règles, tous ces concepts, étaient là avant notre naissance : nous n'avons pas eu la possibilité de choisir nos croyances sinon de donner notre accord à l'information qui nous était transmise sur le rêve de la planète. Nous conservons l'information en étant d'accord avec elle.

Et notre foi est si forte que le système de croyance contrôle tout le rêve de notre vie. Nous avons beau nous rebeller plus ou moins timidement lorsque la vision inculquée ne nous plaît pas, le rêve ambiant et l'éducation par répétition que l'on reçoit nous maintiennent dans une perception du monde qui est celle du rêve de la planète ; nous ne sommes pas alors assez forts pour maintenir un autre rêve. 

Nous avons été domestiqués.

Le processus de domestication

Cette domestication utilise un système de punitions et de récompenses. Chaque fois que nous enfreignions les règles nous étions punis ; lorsque nous les respections, on nous récompensait. Bientôt nous avons commencé à avoir peur d'être puni ou de ne pas obtenir de récompense, celle-ci consistant à d'abord obtenir l'attention positive de ceux que l'on aimait. Et ainsi nous nous sommes mis à prétendre être qui nous n'étions pas, juste pour faire plaisir aux autres, pour paraitre assez bien à leurs yeux. Cette peur est ensuite devenue celle de ne pas être comme il faut, assez bon.

Toutes nos tendances naturelles se sont perdues au cours de ce processus, et lorsque nous avons commencé à comprendre, à nous rebeller et dire non pour défendre notre liberté, être nous-même, nous n'avons pu être assez forts pour lutter contre le puissant phénomène de coercition de ce rêve collectif. Devenus adultes nous sommes en réalité devenus nos propres dresseurs qui, à l'aide du juge et de la victime intérieurs, continuent ce même système de punition et de récompense.

Ce système de croyance est comme un Livre de la Loi qui juge toute chose et chacun, y compris le temps et le chien du voisin, mais surtout nous-même. Ce Livre est constitué des milliers d'accords, la plupart du temps désormais inconscients, que nous avons passé et que nous passons avec la société et nous-même. Et ce juge est tyrannique, il nous juge coupable plusieurs fois par jour, toute notre vie, chaque fois que nous pensons ne pas coller à l'image de ce que nous devrions être ou penser selon le Livre de ce rêve, devenu le nôtre. Bien sûr nous nous rebellons, nous sentons que quelque chose cloche, mais très vite les autres participants de ce rêve, la société, nous rappellent à l'ordre, concrètement ou implicitement, et cela est si puissant que lorsque nous percevons que nous allons à l'encontre du Livre, nous sentons cette étrange sensation au niveau du plexus solaire qui n'est autre que de la peur, celle de contrevenir ou de ne pas être accepté, aimé.

Si l'on regarde la société humaine on constate que la raison pour laquelle il est si difficile d'y vivre est qu'elle est régie par la peur qui crée souffrance, colère, vengeance, violence et une profonde injustice ; à différents niveaux la peur contrôle tout le rêve de la planète. Les religions disent que l'enfer est un lieu de punitions, de peur, de douleur, un lieu où le feu brûle ? Mais à chaque fois que l'on ressent de la colère, de la jalousie, de l'envie ou de la haine, on sent un feu qui brûle en nous : on vit un rêve d'enfer.

Toute l'humanité cherche la vérité mais nous sommes aveugles à celle-ci en raison des fausses croyances qui encombrent notre esprit. Nous vivons dans un brouillard, un brouillard qui n'est même pas réel, qui n'est qu'un rêve, le rêve de notre vie personnelle : ce que nous croyons, tous les concepts concernant qui nous sommes, tous les accords passés avec autrui et nous-même. Les Toltèques appellent ce brouillard mitote, en Inde on l'appelle maya. Ce rêve n'est pas agréable à vivre, même si nous n'en avons parfois même pas conscience, il ne nous permet pas d'exprimer qui l'on veut vraiment être, il nous fait produire sans cesse du poison émotionnel contre nous et contre les autres. Mais personne ne nous maltraite autant que nous-même le faisons.

Prendre le risque d'être vivant et d'exprimer qui l'on est vraiment est devenu notre plus grande peur. Etre simplement soi-même, voilà ce que l'on redoute le plus.

Le chemin du guerrier

Il faut beaucoup de courage pour remettre en question ses propres croyances, pour quitter le sentiment de sécurité qui procure le Livre de la Loi et pour finalement vivre l'expérience d'être libre.

Chacun d'entre nous est né avec une certaine quantité de pouvoir personnel que nous reconstruisons chaque jour en nous reposant. Sur les milliers d'accords que nous avons conclus, ceux fondés ou dérivés de la peur nous font dépenser énormément d'énergie. De plus presque tout notre pouvoir sert à respecter les accords qui nous maintiennent dans le rêve de la planète.

Il est pourtant possible de rompre ces accords et de vivre selon un autre paradigme, économiseur d'énergie. Il existe quatre accords toltèques très puissants qui aident à rompre les accords nous vidant de notre pouvoir. Chaque fois que nous rompons un accord, tout le pouvoir que nous avons mis à le créer nous revient.

La pratique de ces quatre accords permet à terme d'économiser assez de pouvoir pour changer toute la structure de nos accords et ainsi de créer un rêve nous permettant d'expérimenter pleinement notre nature profonde...

Le premier accord toltèque

C'est le plus important et aussi le plus difficile à honorer. A lui seul il permet de transcender notre vie. Le premier accord est : que votre parole soit impeccable.

Notre parole est notre pouvoir créateur, c'est par elle que nous manifestons les choses. Ce dont nous rêvons, sentons, qui nous sommes vraiment, notre intention, se manifestent par notre parole.

La parole n'est pas seulement un son ou un symbole écrit, c'est une force. Elle est notre outil le plus puissant en tant qu'être humain, c'est un instrument magique qui fait de nous des magiciens.

L'un de ses tranchants est son mauvais usage, qui peut concrétiser l'enfer ; l'autre est son usage impeccable, qui crée la beauté, l'amour et le paradis sur Terre. Selon comment on l'utilise elle peut nous libérer ou nous asservir plus que nous pouvons l'imaginer. Notre parole est de la magie pure et son mauvais usage de la magie noire.

Or l'esprit humain est une terre très fertile dans laquelle des graines sont continuellement semées : des opinions, des idées, des concepts. Seulement il s'avère qu'elle soit souvent très fertile pour les semences de la peur et beaucoup moins pour celles de l'amour.

Une peur, un doute semé dans notre esprit peuvent créer une succession dramatique d'évènements. Un seul mot est comme un sort et souvent les humains utilisent la parole comme des magiciens noirs, se jetant en toute inconscience des sorts les uns contre les autres.

Au cours de notre domestication, on a émis des opinions sur nous, sans même y réfléchir. Nous avons cru ces opinions et vécu dans la peur qu'elles suscitaient. Quelqu'un exprime une opinion négative à une personne, celle-ci y croit et elle grandit avec cette opinion d'elle-même, peu important si cette opinion était juste ou non : tant qu'elle est d'accord avec celle-ci, elle subira l'influence de ce sort.

Si elle réussit à capter notre attention, une parole peut pénétrer notre esprit et changer toute une croyance, en mieux ou en pire.

Le mauvais usage de la puissance de la parole crée l'enfer : on l'utilise pour médire, pour critiquer, pour culpabiliser, pour détruire. Parfois on l'utilise de la bonne manière mais pas souvent. On l'utilise surtout pour répandre du poison émotionnel, pour exprimer la colère, la jalousie, l'envie et la haine. On planifie sa revanche, on crée le chaos par la parole ; on se sert des mots pour attiser la haine et ainsi nous créons et perpétuons un cauchemar d'enfer. On se maintient ainsi les uns les autres au fond du gouffre, dans un état de peur et de doute ("la misère aime la compagnie"...) ; nous pratiquons la magie noire en permanence sans réaliser le moins du monde que notre parole est magique.

Un exemple serait cette mère qui rentre exténuée le soir de son travail et qui retrouve sa fille chantant et sautant joyeusement, vivant dans son propre rêve. Très vite en colère, elle lui dit : "Tais-toi ! Tu as une voix horrible. Peux-tu simplement te taire ?!" Sa voix n'était pas horrible mais elle a cru ce que sa mère lui avait dit et a conclu un accord avec elle-même. Après cela elle n'a jamais plus chanté, elle devint timide et même parler aux autres lui devint difficile : elle crut qu'elle devait réprimer ses émotions pour être acceptée et aimée. Elle développa tout un complexe à cause d'un seul sort qui lui avait été jeté par celle qui l'aimait le plus : sa propre mère. On ne peut blâmer celle-ci, elle a agi comme on avait agi envers elle-même, de diverses manières. Combien de fois agit-on ainsi avec ceux que l'on aime le plus ? Ce genre de sort est difficile à briser, seul conclure un nouvel accord permet de le rompre.

Si l'on observe les interactions quotidiennes des Hommes, on se rend vite compte que nous nous jetons des sorts en permanence. Cette façon d'agir a fini par devenir la pire forme de magie noire : la médisance et la propagation de rumeurs. Nous avons appris cette manière de communiquer de nos aînés qui accompagnaient leurs opinions de poison émotionnel pur.

Si l'on compare l'esprit humain à un ordinateur, une opinion négative est l'équivalent d'un virus informatique. Ce genre de virus est une séquence informatique écrite dans le même langage que les autres codes mais avec une intention négative. Ce code est inséré dans le programme de notre ordinateur quand nous nous y attendons le moins et généralement sans même que nous en soyons conscients. Et notre ordinateur ne fonctionne plus correctement voir même plus du tout.

Un petit bout d'information mensongère peut détruire la communication entre deux êtres, infectant chaque personne qu'il rencontre et la rendant à son tour contagieuse. Chaque virus introduit dans notre esprit assombre un peu plus la clarté de celui-ci. A l'échelle de l'humanité, le résultat est un monde rempli d'individus ne pouvant lire l'information qu'à travers des circuits encrassés par des virus empoisonnés et contagieux. Ce qui en résulte est le mitote en notre esprit.

Pire, certains propagent délibérément des virus. En grandissant on apprend à calculer soigneusement ses efforts pour détruire autrui et on se justifie en voyant le monde à travers les yeux de ce virus. Le mauvais usage de la parole nous enfonce chaque fois un peu plus profondément en enfer.

Le mot impeccable signifie "sans péché", le pêché étant ce que nous commettons contre nous-même. Etre impeccable c'est donc ne rien faire contre soi-même, c'est assumer la responsabilité de nos actions mais sans jugement ni critique. Cela n'est donc pas une affaire de morale religieuse mais une affaire de bon sens. Pour que notre parole soit impeccable il ne faut donc pas l'utiliser contre soi-même, or en envoyant du poison émotionnel contre autrui, on utilise la parole contre soi-même, ce qui nous tue à petit feu aussi sûrement que lorsqu'on l'utilise directement contre nous.

Avoir une parole impeccable, c'est faire bon usage de son énergie, c'est manifester la vérité en nous et c'est nettoyer tout le poison émotionnel subsistant en nous. La vérité est ce qu'il y a de plus important si l'on veut que sa parole soit impeccable, vérité envers soi-même également. Seule celle-ci a le pouvoir de rompre les sorts, seule celle-ci nous affranchira.

Le deuxième accord toltèque

Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle.
Nous faisons une affaire personnelle de ce qui nous est dit parce que nous y donnons notre accord. Dès lors le poison s'infiltre en nous et nous sommes piégés en enfer. La raison pour laquelle nous nous faisons piéger est ce que l'on appelle l'importance personnelle, c'est à dire l'importance que l'on se donne. S'accorder de l'importance, se prendre au sérieux, ou faire de tout une affaire personnelle, voilà la plus grande manifestation d'égoïsme, puisque nous partons du principe que tout ce qui arrive nous concerne.

Nous ne sommes aucunement responsables de ce que les autres font. Leurs actions dépendent d'eux-mêmes. Chacun vit dans son propre rêve, dans sa propre tête ; chacun est dans un monde totalement différent de celui dans lequel nous vivons. Lorsque nous faisons de tout une affaire personnelle, nous partons du principe que l'autre sait ce qu'il y a dans notre monde, et nous essayons d'opposer notre monde au leur.

Même lorsqu'une situation paraît très personnelle (si on nous insulte par exemple), cela n'a rien à voir avec nous. Ce que les gens disent, ce qu'ils font et les opinions qu'ils émettent dépendent seulement des accords qu'ils ont conclus dans leur propre esprit. Cette personne en particulier qui nous a insulté est en vérité confrontée à ses propres sentiments, croyances et opinions. Elle essaie de vous envoyer du poison et si nous en faisons une affaire personnelle, alors nous le recevons et nous l'approprions.

En faisant une affaire personnelle de tout ce qui nous arrive, nous devenons une proie facile pour tous les prédateurs, tous ceux qui pratiquent la magie noire - à leur insu - par leur parole. Nous ingurgitons toutes leurs ordures émotionnelles qui deviennent alors les nôtres. Nous nous sentons offensé et notre réaction consiste à défendre nos croyances, ce qui provoque des conflits car nous avons besoin d'avoir raison et de donner tort à autrui, nous avons besoin d'imposer notre opinion.

Peu importe ce que les gens peuvent penser de nous, n'en faisons pas une affaire personnelle. Qu'on nous dise que nous sommes le meilleur ou qu'on nous dise qu'on est le pire des monstres, dans un cas comme dans l'autre, cela ne doit pas nous affecter parce que nous devons savoir qui nous sommes. Nous n'avons pas à être acceptés. Quoique les autres pensent de nous, cela ne concerne pas notre personne, mais eux-mêmes.

Si nous n'avons pas peur, si nous aimons, la colère, la haine, la jalousie ou la tristesse n'ont aucune place en nous. Sans ces émotions négatives et heureux des accords conclus dans notre vie, nous appréciant tel que l'on est, nous pouvons alors vivre dans un état de paix, de bonheur où nous faisons l'amour avec tout ce que nous percevons.

Ne rien prendre de manière personnelle car même les opinions que nous avons sur nous ne sont pas nécessairement vraies et rien ne nous oblige à réagir personnellement à ce qu'on se dit soi-même. La contradiction qu'il y a entre beaucoup de nos accords entretient nos conflits intérieurs mais en faisant l'inventaire de ceux-ci, nous pouvons mettre de l'ordre dans ce chaos.

Les humains ont tous un certain degré de dépendance à un certain niveau de souffrance et nous nous encourageons les uns les autres à entretenir ces dépendances. De plus nous attirons à nous ce qui va justifier les accords conclus avec nous-même et la vie... Nous devons de plus en plus nous aimer et nous faire confiance.

Cela peut aussi changer la perception de comment sont les gens ; celui qui agit négativement le fait parce qu'il a peur, et si on nous ment c'est que cela peut être douloureux de retirer son masque social.

Certes accepter la vérité sur quelque chose ou quelqu'un peut s'avérer douloureux, mais il n'est pas nécessaire de s'attacher à cette douleur, la guérison étant déjà en chemin. Si quelqu'un nous traite sans amour ni respect, prenons comme un cadeau qu'il nous quitte un jour, ne le retenons pas même si la séparation peut être douloureuse pendant quelques temps. Enfin en choisissant ce que nous voulons, il apparaît que nous avons beaucoup moins besoin de faire confiance aux autres qu'à notre propre capacité à faire de bons choix. En prenant l'habitude de ne rien prendre personnellement, en rompant, petit accord par petit accord, les nombreuses habitudes et routines qui nous piègent dans le rêve de l'enfer et nous provoquent des souffrances inutiles, on ne peut plus chuter. Nous devenons immunisés contre les magiciens noirs et alors une immense liberté nous échoit.

Le troisième accord toltèque

Ne faites pas de suppositions. Nous avons tendance à faire des suppositions à propos de tout. Le problème est que nous croyons ensuite qu'elles sont vraies ; nous serions prêts à jurer qu'elles le sont.

Nous faisons des suppositions sur ce que les autres font ou pensent, forts de quoi nous en faisons une affaire personnelle, puis nous leur en voulons et nous leur communiquons du poison émotionnel par nos propos, sur la base de ces suppositions.

Beaucoup de tristesse et de drames proviennent de cette habitude de faire des suppositions, de prêter des intentions à autrui et de prendre les choses personnellement.

Comme on a peur de demander des explications, on imagine, puis on se défend et on donne tort à l'autre. Or le mitote de l'esprit humain nous conduit à tout comprendre et interpréter de travers. On ne voit et entend que ce que l'on veut voir et entendre. On prend l'habitude de rêver sans lien avec la réalité ; on se crée des scenarii imaginaires qui n'existent que dans notre rêve personnel.

Faire des suppositions à propos de nos relations est le moyen le plus sûr de produire du poison émotionnel. Nous supposons par exemple que notre partenaire sait ce que nous voulons et nous croyons de pas avoir besoin de le lui dire. Nous pensons qu'il va faire ce que nous désirons, parce qu'il nous connaît bien. Et s'il ne le fait pas, nous lui reprochons : tu aurais dû le savoir.

Il est très intéressant de voir comment l'esprit humain fonctionne. Nous avons besoin de tout justifier, de tout expliquer, de tout comprendre, afin de nous rassurer. Il y a des millions de questions auxquelles nous cherchons les réponses, car il y a tant de choses que notre esprit rationnel ne peut expliquer. Peu importe que la réponse soit correcte ; le seul fait de trouver une réponse nous rassure. C'est pour cela que nous faisons des suppositions.

Les gens nous disent une chose : nous faisons des suppositions sur ce que sont leurs intentions. Ils ne nous disent rien ? Nous faisons alors d'autres suppositions destinées à combler notre besoin de savoir et à remplacer celui de communiquer. Même lorsqu'on ne comprend pas, on fait des suppositions sur ce que cela signifie puis on les croit. Nous n'avons pas le courage de poser des questions.

La plupart du temps ces suppositions sont effectuées très vite et inconsciemment, parce que nos accords nous incitent à communiquer de cette manière. L'un d'entre eux stipule qu'il est dangereux de poser des questions ; un autre dit que si les autres nous aiment, ils doivent savoir ce que nous voulons et comment nous nous sentons. Et du moment qu'on croit quelque chose, on part du principe qu'on a raison, au point qu'on est prêt à détruire une relation pour défendre sa position.

Nous supposons que tout le monde voit la vie comme nous la voyons, que les autres pensent et ressentent comme nous pensons et ressentons, qu'ils jugent comme nous jugeons. C'est la raison pour laquelle nous craignons d'être nous-même avec les autres car nous pensons qu'ils vont nous juger, nous maltraiter et nous critiquer comme nous le faisons nous-même.

On fait également des suppositions sur soi-même, ce qui provoque beaucoup de conflits intérieurs (je suis / je ne suis pas, capable de...). On se surestime ou sous-estime tout le temps car nous ne prenons pas le temps de nous poser des questions et d'y répondre. Peut-être devons-nous arrêter de nous mentir aussi sur ce que nous voulons vraiment.

Le meilleur moyen de nous empêcher de faire des suppositions est donc de poser des questions. Vérifions que nos communications soient claires. Utilisons notre choix pour demander ce que nous voulons. Chacun à le droit de dire oui ou non et nous-même avons le droit de demander. Voici ce que je veux, voilà ce que vous voulez.

Communicant ainsi, notre parole devient impeccable. La communication entre humains est une problématique fondamentale pour l'avenir de la société. Amener à la conscience et comprendre l'importance de cet accord est le premier pas, le mettre en action est ce qui fera ensuite la différence, par une pratique quotidienne. Modifier notre rêve amène la magie dans notre vie, l'esprit se meut alors librement en nous et appelle la maîtrise de l'Intention, de l'Amour.

C'est le but des Toltèques, c'est le chemin menant à la liberté.

Le quatrième accord toltèque

Il ne reste plus qu'un seul accord, mais c'est celui qui transforme progressivement les trois autres en habitudes solidement ancrées en nous. Le 4ème accord concerne l'application des trois premiers : faites toujours de votre mieux.

Quelles que soient les circonstances, faire toujours de notre mieux, ni plus, ni moins. Mais rappelez-vous que notre mieux ne sera jamais le même d'une fois à l'autre. Tout est vivant, tout change constamment, par conséquent notre mieux sera parfois à un haut niveau et d'autres fois à un moins bon niveau. Il sera différent selon que nous sommes en bonne santé ou malade, sobre ou ivre ; en pleine forme et heureux ou irrité, en colère, ou encore jaloux.

Selon notre humeur, notre mieux peut changer d'un instant à l'autre, d'une heure à la suivante, d'un jour au lendemain. Il évoluera aussi au fil du temps.

Indépendamment de toute évaluation qualitative, continuons à faire de notre mieux : ni plus ni moins. Si nous nous acharnons à vouloir faire davantage que notre mieux, nous dépenserons plus d'énergie qu'il n'en faut et en fin de compte notre mieux s'avérera insuffisant. Lorsque nous en faisons trop, nous nous vidons de notre énergie et nous agissons contre nous-même, avec pour conséquence qu'il nous faut davantage de temps pour atteindre notre but. Mais si nous faisons moins que notre mieux, nous nous exposons aux frustrations, au jugement personnel, à la culpabilité et aux regrets.

Faisons donc simplement de notre mieux, quelles que soient les circonstances de notre vie. Peu importe que nous soyons fatigués ou malade, si nous faisons toujours de notre mieux, il nous est impossible de nous juger. Et si nous ne nous jugeons pas, il n'est pas possible de subir la culpabilité, la honte ou l'autopunition. En faisant toujours de notre mieux, nous romprons un grand sort auquel nous avons été soumis.

Si nous faisons de notre mieux, nous vivrons notre existence intensément. Lorsque nous faisons de notre mieux, nous passons à l'action. Faire de notre mieux signifie agir parce que nous en avons envie, et non parce que nous attendons une quelconque récompense. Faire l'inverse ne permet pas d'agir de son mieux car alors on fait de la résistance.

L'histoire de Forrest Gump en fournit un bon exemple. Il n'avait pas de grandes idées, mais il passait tout de suite à l'acte. Il était heureux parce qu'il faisait toujours de son mieux, quelle que fut son activité. Il a été richement récompensé alors qu'il n'attendait rien.

Agir c'est être vivant. C'est prendre le risque de sortir de notre coquille et d'exprimer notre rêve. Ceci n'étant pas la même chose que d'imposer son rêve. Faire de son mieux peut devenir un rituel dans notre vie si tel est notre choix.

La meilleure façon de dire Je t'aime, mon Dieu est de vivre notre vie en faisant de notre mieux et la meilleure façon de dire Merci, mon Dieu est de se détacher du passé et de vivre l'instant présent, ici et maintenant. Se détacher du passé signifie être capable de savourer le rêve que nous vivons en ce moment même. Ne pas vivre entre un passé que l'on regretterait et un futur que l'on espérerait, c'est à dire ne pas être à moitié vivant, ne pas s'apitoyer sur soi-même.

Nous sommes nés avec le droit d'être heureux, d'aimer, de nous réjouir, de partager notre amour. Nous sommes né vivant, alors embrassons notre vie et apprécions-la. Ne résistons pas à la vie qui s'exprime en nous, parce que c'est Dieu qui s'exprime ainsi. Notre seule existence prouve celle de Dieu, elle prouve l'existence de la vie et de l'énergie.

En faisant de notre mieux, l'habitude de mal utiliser notre parole, celle de faire une affaire personnelle de tout ce qui nous arrive et celle de faire des suppositions vont s'affaiblir et se manifester de moins en moins souvent. Si nous faisons toujours de notre mieux, continuellement, nous deviendrons des maîtres de la transformation. C'est la pratique qui fait le maître. Agir, mettre en pratique, voilà ce qui fait la différence. Dans notre quête de liberté personnelle et d'amour de soi, si nous agissons au mieux, nous découvrirons que ce n'est qu'une question de temps avant de trouver ce que nous cherchons. Il nous faut juste nous lever et assumer notre humanité. Honorons l'homme ou la femme que nous sommes. Respectons notre corps car c'est une communion entre nous et Dieu que de faire du bien à notre corps. Par la suite chacun de nos actes devient un rituel pour honorer Dieu. L'étape d'après est de l'honorer par chacune de nos pensées, chacune de nos émotions, chacune de nos croyances, même avec ce qui est juste ou faux.

Les quatre accords toltèques représentent un résumé de la maîtrise de l'art de la transformation, qui est l'une des maîtrises enseignées par les Toltèques et qui permet de changer l'enfer en paradis. La connaissance est à notre disposition ; elle attend simplement que nous voulions bien nous en servir. Les quatre accords toltèques sont là ; nous n'avons qu'à les adopter et respecter leur signification et leur pouvoir.

Nous pouvons conclure l'accord suivant aujourd'hui même : je choisis d'honorer les quatre accords toltèques. Ils sont tellement simples et logiques que même un enfant peut les comprendre. Mais il nous faut une volonté très forte, une volonté puissante pour les respecter. Pourquoi ? Parce que, où que nous allions, notre chemin est jonché d'obstacles. Tout essaie de saboter notre engagement et tout semble organisé autour de nous pour nous inciter à les rompre. Le problème vient des autres accords qui font partie du rêve de la planète. Ils sont vivants et puissants.

Voilà pourquoi il nous faut être un grand chasseur, un grand guerrier, capable de défendre ces quatre accords par notre vie. Notre bonheur, notre liberté, tout notre mode de vie en dépendent. Le but du guerrier est de transcender ce monde, d'échapper à cet enfer et de ne jamais y revenir. La récompense est de réussir à transcender l'expérience humaine de la souffrance, de devenir l'incarnation de Dieu. Voilà la récompense. Au début ce sera difficile car une discipline intérieure rigoureuse est nécessaire, voir décourageant car alors une forte prise de conscience de qui nous sommes s'opère, mais rappelons-nous aussi qu'il nous a fallu des années pour apprendre à maîtriser nos autres accords. En faisant de notre mieux, en aimant et en respectant, chaque jour deviendra un peu plus facile, jusqu'au jour où nous découvrirons que notre vie est régie par nos nouveaux accords conscients. Et nous serons surpris de voir comment elle aura été transformée...

Brise les vieux accords

Tout le monde parle de liberté. Sur toute la planète, des peuples, des races, des pays différents se battent pour elle. Mais qu'est-ce que la liberté ? En Amérique, les gens se prétendent vivre dans un pays libre. Mais sont-ils vraiment libres ? Sommes-nous libres d'être qui nous sommes véritablement ? La réponse est non, nous ne le sommes pas.

Qui nous empêche d'être libres ? On accuse le gouvernement, le temps, les parents, la religion, on accuse même Dieu. Mais qui nous empêche vraiment d'être libres ? Qu'est-ce qui nous retient ? Pourquoi ne parvient-on pas à être soi-même ?

Il nous reste de vagues souvenirs d'il y a très longtemps, lorsque nous étions libres et que nous en jouissions pleinement, mais nous avons oublié ce que signifie vraiment la liberté. Si on regarde un enfant de 2 ou 3 ans, peut-être 4, on voit un être humain libre. Pourquoi est-il libre ? Parce qu'il fait ce qu'il veut. Cet être là est comme une fleur, un arbre, un animal qui n'a pas encore été domestiqué. Et si on les regarde, on constate qu'ils arborent la plupart du temps un grand sourire et qu'ils s'amusent. Ils explorent le monde. Ils n'ont pas peur de jouer. Ils ont peur lorsqu'ils se font mal, qu'ils ont faim ou qu'un de leurs besoins n'est pas satisfait, mais ils ne se soucient pas du passé, ils se fichent de l'avenir et ne vivent que dans l'instant présent. Ils n'ont pas peur d'exprimer ce qu'ils ressentent, ils ont tellement d'amour en eux que s'ils perçoivent de l'amour, ils se fondent en lui. Ils n'ont aucune peur d'aimer. Voilà la description d'un être humain normal. Notre tendance humaine naturelle est de jouir de la vie, de jouer, d'explorer, d'être heureux, d'aimer.

Mais que s'est-il passé chez l'adulte ? Pourquoi sommes-nous si différents ? Pourquoi ne sommes-nous libres ? Du point de vue de la Victime, on peut croire que quelque chose de triste nous est arrivé ; du point de vue du Guerrier, ce qui s'est produit est normal. Le Livre de la Loi, le Juge et la Victime régissent notre existence : voilà ce qui est arrivé. Nous ne sommes plus libres parce que le Juge, la Victime et le système de croyances dont ils font partie ne nous permettent plus d'être le personnage que nous sommes vraiment. Dès l'instant que notre esprit a été programmé avec tout ce fatras, nous n'avons plus été heureux.

Notre vrai moi est encore un petit enfant qui n'a jamais grandi. Parfois cet enfant surgit lorsque nous nous amusons et que nous jouons, lorsque nous nous sentons heureux, que nous peignons, que nous nous exprimons d'une façon ou d'une autre. Ce sont les moments les plus heureux de notre vie, lorsque notre vrai moi se manifeste, que nous ne nous soucions plus du passé ni de l'avenir. Nous sommes redevenus des enfants.

Mais quelque chose transforme tout ceci : on appelle cela les responsabilités. Le Juge dit : Attends un peu : tu es responsable, tu as des choses à faire, tu dois travailler, tu dois aller à l'école, tu dois gagner ta vie et préparer ta retraite. Toutes ces responsabilités nous reviennent à l'esprit. Nos visages changent et nous redevons sérieux. Regardons des enfants jouant aux adultes, leurs petites mines changent. Je vais faire semblant d'être un avocat. A l'instant, son visage se transforme et l'expression d'un adulte prend le dessus.

Nous sommes encore des enfants mais nous avons perdu notre liberté, et nous la recherchons éperdument. Mais en observant notre vie, nous voyons que la plupart du temps nous agissons simplement pour faire plaisir à autrui, pour être accepté par les autres, plutôt que de vivre notre vie pour nous faire plaisir à nous-même. Et c'est ainsi que 999 sur 1000 sont complètement domestiqués. Le pire étant que la plupart d'entre nous n'en sont même pas conscients. Quelque chose nous le murmure... mais nous ne comprenons pas. La première étape vers la liberté est donc la prise de conscience.

Maîtrise ton rêve

Il n'y a aucune raison de souffrir. Notre conscience possède les moyens de guérir. Nous pouvons transformer notre rêve personnel, et de même voir que le rêve de la planète est fondé sur beaucoup de mensonges. Voilà pourquoi il est important de maîtriser notre propre rêve et voilà pourquoi les Toltèques sont devenus des maîtres du rêve. Notre vie est la manifestation de notre rêve : c'est une œuvre d'art. Les maîtres du rêve font un chef-d’œuvre de leur vie ; ils font des choix et ont conscience des conséquences induites. Etre Toltèque est un mode de vie dans lequel n'existent ni leader ni disciples ; chacun a et vit sa propre vérité. Un Toltèque devient sage, sauvage, et il redevient libre.

Il y a trois maîtrises pour conduire les êtres à devenir des Toltèques. La 1ère est la Maîtrise de l'Attention. Elle consiste à être conscient de qui l'on est vraiment, avec toutes ses possibilités. La 2ème est la Maîtrise de la Transformation : comment changer, comment se libérer de sa domestication. La 3ème est la Maîtrise de l'Intention.

L'Intention du point de vue des Toltèques, est cette composante de la vie qui rend possible la transformation de l'énergie ; c'est cet être vivant unique qui englobe toute l'énergie ; ou que l'on appelle Dieu. L'Intention est la Vie elle-même ; c'est l'amour inconditionnel. La Maîtrise de l'Intention est donc la Maîtrise de l'Amour.

Les Toltèques comparent le Juge, la Victime et le système de croyance à un parasite qui envahit l'esprit humain. De leur point de vue, tous les humains qui ont été domestiqués sont malades, puisqu'un parasite contrôle leur esprit et leur cerveau. Ce parasite se nourrit des émotions négatives issues de la peur.

Ce parasite nous suce notre énergie sans rien donner en retour et nous détruit petit à petit. Il représente un être vivant constitué d'énergie psychique ou émotionnelle, et cette énergie est vivante. Il ne s'agit pas d'énergie matérielle, mais ni nos émotions ni nos rêves sont constitués d'énergie matérielle, et pourtant nous savons qu'ils existent. L'une des fonctions du cerveau est de transformer l'énergie matérielle en énergie émotionnelle. Le cerveau est notre usine à émotions et la fonction principale de notre esprit est de rêver. Les Toltèques disent que le parasite contrôle notre esprit, et donc notre rêve personnel ; il survit grâce aux émotions engendrées par la peur et prospère grâce aux drames et aux souffrances.

La liberté que nous recherchons implique une guerre contre ce parasite, voilà pourquoi dans toutes les traditions chamaniques de l'Amérique, du Canada à l'Argentine, les chamans se font appeler guerriers. Etre un guerrier ne signifie pas gagner toutes les batailles, mais en choisissant cette voie on y gagne au minimum la dignité de la rébellion.

Dans un cas, nous ne sommes plus les victimes inconscientes et sans défense de ses propres émotions incongrues et du poison émotionnel d'autrui ; même si on succombe, on ne fait pas partie des victimes tombées sans s'être battues. Dans le meilleur des cas, être un guerrier nous donne l'occasion de transcender le rêve de la planète et de transformer notre rêve personnel en un rêve appelé paradis.

Dieu est toujours présent et le royaume des cieux est partout, mais il est nécessaire d'avoir les yeux et les oreilles pour voir et entendre cette vérité. On doit se libérer du parasite.

Il existe trois méthodes pour couper en nous ce monstre à mille têtes.

 * L'art de la transformation : le rêve de l'attention seconde.

Le rêve que nous vivons actuellement est le résultat du processus au moyen duquel le rêve de la planète a capté notre attention et nous a inculqué toutes nos croyances. On peut appeler le processus de domestication le rêve de l'attention première parce que c'est ainsi que notre attention a été utilisé pour la première fois, afin de créer le premier rêve de notre vie.

L'une des manières de changer nos croyances consiste à concentrer notre attention sur elles et sur nos accords, et à modifier ceux que nous avons conclus avec nous-mêmes. Ce faisant, nous nous servons de notre attention pour la seconde fois, créant ainsi le rêve de l'attention seconde ou nouveau rêve.

La différence, c'est que nous ne sommes plus innocents. Ce n'était pas le cas lorsque nous étions enfant, nous n'avions pas le choix. Mais nous ne sommes plus un enfant. Maintenant, c'est à nous qu'il appartient de choisir. Nous pouvons choisir de croire en ce que nous voulons, y compris de croire en nous-mêmes.

La première étape consiste à prendre conscience du brouillard qui obscurcit notre esprit. Nous devons devenir conscients du fait que nous rêvons en permanence. Seule cette conscience peut nous donner la possibilité de transformer notre rêve. Si nous nous rendons compte que tout le drame de notre vie provient de ce que nous croyons, et que ceci n'est pas vrai, nous pouvons alors commencer à changer. Toutefois, pour vraiment modifier nos croyances, il nous faut concentrer notre attention sur ce que nous voulons changer. Nous devons connaître quels sont ceux que nous voulons changer avant de pouvoir le faire.

L'étape suivante consiste donc à développer la conscience de toutes les croyances limitatrices, fondées sur la peur. Faisons un inventaire de tout ce que nous croyons, de tous nos accords, et ce faisant, la transformation commencera. Nous devenons un maître de la Transformation, en modifiant les accords basés sur la peur et en reprogrammant notre esprit, à notre manière.

A nous d'explorer les possibilités de notre rêve. Les quatre accords toltèques ont été conçus pour nous permettre de briser nos accords limitatifs, nous donner davantage de pouvoir personnel et nous rendre plus fort. Plus nous serons fort, plus nous romprons d'anciens accords jusqu'à ce que nous atteignions le noyau de tous ces accords.

Atteindre ce noyau central consiste à aller dans le désert. C'est dans le désert que nous nous retrouvons face à nos démons intérieurs. Une fois ressorti du désert, tous ces démons deviennent des anges.

La mise en pratique des quatre accords représente un acte important de pouvoir. Il nous faut en effet beaucoup de pouvoir personnel pour rompre le sort de magie noire auquel est soumis notre esprit. Chaque fois que nous brisons un accord, nous récupérons un peu plus de pouvoir. A mesure que nous brisons les petits accords, notre pouvoir personnel s'accroît jusqu'à ce que nous soyons finalement en mesure d'affronter les grands démons qui nous habitent.

Enfin, chaque accord que nous brisons doit être remplacé par un nouvel accord qui nous rend heureux. Cela évitera le retour de l'ancien, qui part alors à jamais.

Cette quête ne semble jamais finir, c'est la raison pour laquelle il nous faut aller pas à pas et faire preuve de patience envers nous-même, parce que cela prend du temps. Il est très difficile de rompre nos accords, parce que le pouvoir de notre parole (qui est celui de notre volonté) a été investi dans chacun de ceux que nous avons conclus.

Pour modifier un accord, il faut la même quantité de pouvoir nécessaire à le créer. Or presque tout le pouvoir qui nous reste sert à maintenir les accords passés avec nous-mêmes. Cela tient au fait que nos accords sont une forme de toxicomanie : nous sommes dépendants de la façon dont nous vivons, de la colère, de la jalousie et de l'auto-apitoiement. C'est la répétition continuelle de tous ces anciens accords qui a fini par diriger notre vie. Par conséquent, nous devons également utiliser la répétition pour adopter nos nouveaux accords. C'est la répétition qui fait le maître.

 * La discipline du guerrier : contrôler son comportement.

Un matin nous nous réveillons débordant d'enthousiasme pour la journée à venir. Nous sommes heureux, plein d'énergie pour affronter la journée. Puis à un moment, un évènement crée un déversement d'émotions. Nous nous emportons, et dans notre colère nous dépensons beaucoup de pouvoir personnel. Au terme de cette débauche, nous nous sentons vidé, et nous n'avons qu'une envie : s'isoler et essayer de récupérer. Nous passons en fait toute la journée pris par nos émotions. Il ne nous reste aucune énergie pour continuer, et nous n'avons plus envie de rien faire.

Chaque jour on se réveille avec une certaine quantité d'énergie mentale, émotionnelle et physique, que l'on dépense au cours de la journée. Si nous laissons nos émotions nous vider de cette énergie, il ne nous en reste plus pour changer notre existence ou pour en donner aux autres.

Notre façon de voir le monde dépendra des émotions que nous ressentons. Lorsque nous sommes en colère, rien de ce que nous voyons ne semble aller, tout paraît faux. Nous nous mettons à tout critiquer, y compris le temps ; qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, rien ne nous satisfait. Lorsque nous sommes triste, tout nous semble triste et nous donne envie de pleurer. Nous regardons tomber la pluie et chaque chose semble infiniment triste.

En imaginant que l'esprit humain soit pareil à notre peau et que celle-ci soit blessée -entaillée ou infectée-, si nous touchions cette plaie, nous aurions mal. Si l'on continue d'imaginer que tous les humains ont une maladie de peau, personne ne peut toucher qui que ce soit. Tout le monde a des plaies partout sur la peau, au point que cet état d'infection généralisé est considérée comme normal, et la douleur aussi.

Pouvons-nous nous représenter les comportements que nous adopterions, si tous les êtres humains sur cette planète avaient une maladie de peau ? Nous ne pourrions bien sûr pas nous prendre dans les bras, parce que ce serait trop douloureux. Il nous faudrait garder beaucoup de distance entre nous.

L'esprit humain ressemble tout à fait à cette description d'une peau infectée. Chaque être humain possède un corps émotionnel entièrement recouvert de plaies infectées. Chacune d'entre elles suppure du poison émotionnel, provenant de toutes les émotions qui nous font souffrir, telles que la haine, la colère, l'envie et la tristesse. Toute injustice ouvre une plaie dans l'esprit et nous y réagissons par du poison émotionnel, en raison des notions et croyances que nous cultivons concernant la justice et l'injustice.

Cet état n'est pas normal. Le rêve de la planète est pathologique et les humains souffrent d'une maladie mentale appelée peur. Les comportements psychotiques se produisent lorsque l'esprit est tellement effrayé et les plaies si douloureuses qu'il est préférable de rompre le contact avec le monde extérieur.

Il existe un remède. Tout d'abord, on a besoin de la vérité pour ouvrir ces plaies émotionnelles, en sortir le poison et les guérir complètement. Comment devons-nous procéder ? On doit pardonner à tous ceux qui nous ont fait du tort, non parce qu'ils le méritent, mais parce qu'on s'aime tellement soi-même, qu'on ne veut plus continuer à payer pour les injustices passées.

Le pardon, la fin du ressentiment, est la seule façon de guérir. A tous, jusqu'à Dieu. Lorsque nous avons pardonné à Dieu, nous pouvons finalement nous pardonner à nous-mêmes. Lorsque nous nous serons pardonné, le rejet de nous-mêmes disparaîtra de notre esprit. Ce sera le début de l'acceptation de nous, et notre amour-propre deviendra si fort que nous pourrons finalement nous accepter tel que nous sommes. Ce sera le commencement de la liberté humaine. Le pardon en est la clé.

Lorsque que quelqu'un peut toucher l'endroit où se trouvait une plaie et que cela ne nous fait plus mal, nous savons que nous avons vraiment pardonné.

La vérité est semblable à un scalpel. Elle est douloureuse, car elle ouvre toutes les plaies recouvertes par des mensonges, afin qu'on puisse guérir. Ces mensonges constituent un dispositif de déni. C'est une bonne chose puisqu'il nous permet de recouvrir nos plaies et de continuer à fonctionner. Mais lorsqu'on est débarrassé de toute plaie et de tout poison, on n'a plus besoin de mentir. Le dispositif de déni n'est plus utile, car un esprit sain, comme une peau saine, peut être touchée sans que cela fasse mal. Lorsqu'il est propre, sain, l'esprit aime être touché.

Avoir une parole impeccable et devenir un guerrier spirituel évite de perdre le contrôle de nos émotions, de notre équilibre.

Comment devenir un guerrier ? Les caractéristiques d'un guerrier sont quasiment les mêmes partout dans le monde. Premièrement, le guerrier possède la conscience. On est conscient d'être en guerre, et celle-ci dans notre esprit exige de la discipline. Non celle d'un soldat, mais celle d'un guerrier, celle consistant à être soi-même, quoi qu'il advienne.

Ensuite, le guerrier doit posséder le contrôle. Il ne s'agit pas de contrôler d'autres êtres humains mais ses propres émotions, son propre moi. C'est lorsqu'on perd le contrôle qu'on réprime ses émotions. Mais à l'inverse de la victime qui réprime, le guerrier réfrène. Se réfréner signifie contenir ses émotions puis les exprimer au bon moment : ni avant, ni après. Voilà pourquoi les guerriers sont impeccables. Ils contrôlent totalement leurs émotions et donc leur propre comportement.

 * L'initiation de la mort : embrasser l'ange de la mort.

Le dernier moyen pour atteindre la liberté personnelle est de se préparer à l'initiation de la mort, c'est à dire de prendre la mort elle-même comme instructeur. L'ange de la mort peut nous enseigner comment être vraiment vivant, comment le devenir. Nous devenons conscients qu'on peut mourir à tout moment ; seul le présent permet d'être vivant. La vérité est qu'on ne sait pas si on sera encore en vie demain. Qui le sait ? On pense avoir encore de nombreuses années devant soi. Mais est-ce le cas ?

Si nous allions à l'hôpital et que le médecin nous disait qu'il ne nous reste qu'une semaine à vivre, que ferions-nous ? Comme nous l'avons dit auparavant, nous avons deux choix. L'un est de souffrir et de dire à tout le monde : pauvre de moi, je vais mourir, et d'en faire tout un drame. L'autre est de profiter de chaque instant pour être heureux, pour faire ce qui nous fait vraiment plaisir. On peut se dire : Je vais être moi-même. Je ne vais plus vivre ma vie en essayant de faire plaisir aux autres. Je n'aurai plus peur de ce qu'ils pensent de moi. Qu'est-ce que cela peut faire, puisque je serai mort dans une semaine ? Je serai moi-même.

L'ange de la mort peut nous apprendre à vivre chaque jour comme si c'était le dernier, comme s'il ne devait pas y avoir de lendemain. On peut commencer chaque journée en se disant : Je suis éveillé, je vois le soleil. Je vais exprimer ma gratitude au soleil, à chaque chose et à chacun, parce que je suis encore en vie. Je dispose d'un jour de plus pour être moi-même.

Voilà ce que l'ange de la mort nous enseigne : à être complètement ouvert, à savoir qu'il n'y à rien à craindre, à agir avec chacun comme si c'était la dernière fois qu'on les voyait.

Il nous est possible de vivre notre vie de cette manière. Ce faisant, nous nous préparons à l'initiation de la mort. Au cours de cette initiation, le vieux rêve qui loge dans notre esprit mourra à jamais. Oui, il nous restera des souvenirs du parasite, mais ce parasite sera mort.

Il n'est pas facile de choisir cette initiation de la mort, parce que le Juge et la Victime s'y opposeront de toutes leurs forces. Ils ne veulent pas mourir. Qui plus est, nous croyons que c'est nous-mêmes qui allons mourir, et cette mort nous fait peur.

En réalité, lorsqu'on vit dans le rêve de la planète, c'est comme si on était déjà mort. Celui qui survit à l'initiation de la mort reçoit donc le plus beau des cadeaux : la résurrection. Ressusciter signifie se lever d'entre les morts, être vivant, être de nouveau soi-même. La résurrection fait à nouveau de nous des enfants, sauvages et libres, mais avec une différence : désormais nous jouissons d'une liberté accompagnée de sagesse et non plus d'innocence.

Voilà ce que l'ange de la mort nous enseigne, dans la voie Toltèque : Vois-tu, tout ce qui existe ici m'appartient ; ce n'est pas à toi. Tout m'appartient et je peux te le reprendre quand je veux, mais pour l'instant tu peux en faire usage.

Si nous nous soumettons à l'ange de la mort, nous serons éternellement heureux. Pourquoi ? Parce qu'il emporte le passé et permet ainsi à la vie de continuer. A chaque moment écoulé, l'ange de la mort ne cesse d'en prendre la part qui est morte, tandis que nous continuons de vivre dans le présent. Le parasite souhaite que nous portions le passé avec nous, c'est pourquoi être vivant nous pèse tant. Tant qu'on essaie de vivre dans le passé, comment pouvons-nous savourer le présent ? Lorsqu'on rêve du futur, pourquoi nous faudrait-il porter le fardeau du passé ? Quand allons-nous enfin vivre dans le présent ?

Voilà ce que l'ange de la mort peut nous enseigner. 

Don Miguel R

Pour approfondir la tradition Toltèque, quelques auteurs...
 * Carlos Castaneda
 * Florinda Donner-Grau
 * Taïsha Abelar
 * Victor Sanchez
 * Armando Torres
 * Luis Ansa

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